DISPARITION : Robert Badinter, l’homme aux mille et une vies
Robert Badinter est mort. Il avait 95 ans…
Robert Badinter est décédé à l’âge de 95 ans, dans la nuit de jeudi à vendredi. Il a été avocat, ministre, écrivain, président du conseil constitutionnel et sénateur. Mais il est surtout connu et reconnu pour son engagement contre la peine de mort. Le Président de la République l’a décrit comme « une figure du siècle ».
D’abord, il porte son projet devant les tribunaux, en plaidant pour la vie de ses clients. Puis devant le Parlement. Après une lutte acharnée, en 1981, il réussit à obtenir l’abolition de la peine de mort.
Il a connu l’antisémitisme
Né en 1928 à Paris, de parents juifs, l’arrivée d’Hitler au pouvoir bouleverse son existence. Ils partent pour Lyon, en zone libre, où son père est arrêté dans une rafle organisée par Klaus Barbie. Il ne reviendra pas. Robert Badinter, son frère et sa mère sont hébergé par une famille jusqu’à la libération.
Sa vie, il l’a consacré à lutter contre l’injustice. Il suit des études de droit et devient à 21 ans avocat au barreau de Paris. En parallèle, il donne des cours de droit dans différentes universités.
Un combat : l’injustice
Son combat contre la peine de mort débute, en juin 1972. En 1981, il devient ministre de la Justice sous le gouvernement de François Mitterrand. La peine de mort est abolie le 30 septembre de cette même année.
Pendant son mandat, il va supprimer les juridictions d’exceptions, rendre possible pour les justiciables de former un recours devant la cour européenne des droits de l’homme et développer des peines non privatives de liberté.
Avec l’aide de Gisèle Halimi, il supprime le délit d’homosexualité en 1982.
Quatre ans plus tard, il est nommé président du conseil constitutionnel, où il pose les repères de la question prioritaire de constitutionnalité. Celle-ci permet à une personne en procès de contester une disposition législative qui lui parait contraire à la constitution. Elle est rentrée en vigueur en 2008.
Son parcours politique se termine par un poste de sénateur, qu’il occupe de 1995 à 2011.
Réinsérer les détenus
Robert Badinter a œuvré pour la réinsertion des détenus. En tant que garde des Sceaux, il généralise les parloirs sans séparation et autorise la télévision dans les cellules. En tant que sénateur, il crée une commission d’enquête sur les conditions de détention dans les établissements pénitentiaires français.
Robert Badinter a consacré sa vie aux autres, en combattant les multiples inégalités qui sont encore présentes aujourd’hui en France.