Les chenilles processionnaires : Un risque croissant pour la santé publique
La France abrite deux espèces de chenilles processionnaires ayant un impact notable sur la santé publique…
Chaque année, les chenilles processionnaires refont surface, de plus en plus tôt, et leur présence s’étend désormais sur tout le territoire français. Classées nuisibles depuis avril 2022, ces larves de papillons de nuit posent un sérieux danger pour la santé humaine et l’écosystème en général, en provoquant notamment la défoliation des arbres qu’elles colonisent. La menace émane principalement de leurs poils, extrêmement urticants pour les humains et les animaux.
La France abrite deux espèces de chenilles processionnaires ayant un impact notable sur la santé publique : la chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pytiocampa) et la processionnaire du chêne (T. processionea). La première affectionne les résineux, tandis que la seconde colonise les feuillus.
Comment et où vivent elles ?
Les chenilles processionnaires ont la particularité de vivre en groupe, se déplaçant en file indienne. Elles tissent des nids de soie dans les arbres qu’elles colonisent et se nourrissent des feuilles pendant leur développement. À maturité, les chenilles descendent du tronc pour se métamorphoser en chrysalide.
Ces deux espèces se sont répandues sur l’ensemble du territoire français, leur implantation étant favorisée par des hivers plus doux et des conditions climatiques propices à leur développement. La processionnaire du pin a connu une expansion significative depuis les années 1960, tandis que la processionnaire du chêne sévit principalement dans les chênaies du nord-ouest et de l’Île-de-France.
Du chêne et pin présentes dans notre région ?
Leurs cycles saisonniers divergents et leurs caractéristiques urticantes incitent les autorités régionales à élaborer des stratégies pour contrôler leur propagation. Les démangeaisons et allergies provoquées par ces chenilles chez les humains et les animaux soulèvent des interrogations sur les risques associés. Laurence ZIEGLER, ingénieure d’études à la Direction de la promotion de la santé, de la prévention et de la santé environnementale à l’ARS, fournit des éclaircissements sur cette question.
Un annuaire recensant les entreprises spécialisées dans l’élimination des nids de chenilles processionnaires est en cours de développement. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un plan d’action régional financé par l’agence régionale du Grand Est, visant à répondre à cette problématique croissante.
A quelle période elles arrivent ?
Les périodes d’exposition varient selon l’espèce : de janvier à mai pour la processionnaire du pin, et d’avril à août pour celle du chêne. Les journées chaudes en automne et les hivers doux favorisent leur développement précoce.
Les poils urticants des chenilles contiennent une protéine toxique très irritante, la thaumétopoéine, qui peut provoquer des réactions inflammatoires sévères chez les humains et les animaux. Les symptômes vont des démangeaisons et des éruptions cutanées aux troubles respiratoires graves en cas d’inhalation.
Éviter tout contact direct avec les chenilles et leurs nids est essentiel. En cas d’exposition, il est recommandé de se doucher et de changer de vêtements pour éliminer les poils. En cas de symptômes graves, il est crucial de consulter un professionnel de santé.
Les animaux domestiques, sont-ils concernés ?
Les animaux domestiques, en particulier les chiens, sont également exposés aux poils urticants et peuvent développer des réactions inflammatoires graves. En cas de suspicion d’exposition, consulter un vétérinaire est primordial.
Les autorités régionales mettent en œuvre diverses stratégies pour lutter contre la prolifération des chenilles processionnaires, notamment l’installation de pièges, la favorisation de leurs prédateurs naturels, et la destruction des nids par des professionnels.