Nouveau Front Populaire : 150 mesures pour une nouvelle direction de la France
Le programme propose de mettre fin aux réformes de l’assurance-chômage et des retraites instaurées par les gouvernements d’Elisabeth Borne et Gabriel Attal…
Les responsables des partis de gauche, réunis sous le Nouveau Front populaire, ont dévoilé, vendredi 14 juin, les « 150 mesures » de leur programme commun pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains. Lors de la conférence de presse à la Maison de la Chimie à Paris, ils ont salué un « rassemblement inédit », promettant d’abroger les réformes de l’assurance-chômage et des retraites, et de renforcer le pouvoir d’achat.
Qui rejoint le nouveau Front Populaire ?
La France insoumise, le Parti socialiste, les Écologistes-EELV et le Parti communiste ont également annoncé un accord pour des « candidatures uniques » dans les 577 circonscriptions. Le nom du Premier ministre en cas de victoire sera déterminé par le groupe ayant le plus grand nombre de députés, selon Manuel Bompard.
La répartition des candidats pour ces élections législatives se présente comme suit : La France insoumise dans 229 circonscriptions, le Parti socialiste et Place publique dans 175, les Écologistes dans 92, et le Parti communiste dans 50. Cela marque une évolution par rapport à 2022, où La France insoumise avait présenté 328 candidats, contre 100 pour EELV, 70 pour le PS et 50 pour le PCF. En 2024, le Parti socialiste, le Parti communiste et EELV obtiennent plus de circonscriptions au total que La France insoumise.
Quel programme ?
Le programme propose de mettre fin aux réformes de l’assurance-chômage et des retraites instaurées par les gouvernements d’Elisabeth Borne et Gabriel Attal, avec une abrogation promise dans les 15 jours suivant une éventuelle victoire de la gauche. Sur le pouvoir d’achat, il est prévu de bloquer les prix des biens de première nécessité, d’indexer salaires et pensions sur l’inflation, d’augmenter le SMIC à 1 600 euros nets, et de relever de 10 % le point d’indice des fonctionnaires.
En fiscalité, le rétablissement de l’ISF et l’abolition de la « flat taxe » sont proposés. Pour les services publics, Marine Tondelier d’EELV a déclaré la volonté de rendre l’école « vraiment gratuite », incluant cantine scolaire, fournitures, transports et activités périscolaires.
Le programme prévoit d’abroger la loi immigration et de créer un statut de déplacé climatique. Sur les affaires internationales, le texte soutient l’Ukraine tout en établissant des limites claires à une intervention militaire française, et appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza avec la reconnaissance d’un État palestinien.
La lutte contre les racismes promet des moyens accrus pour la justice, l’instauration d’un Commissariat à l’égalité et d’un Observatoire des discriminations. Environnementalement, le programme vise la neutralité carbone en 2050, l’isolation complète des logements et la révision de la fusion entre l’Agence de sûreté nucléaire et l’Institut de recherche sur la sûreté nucléaire.
Réforme de l’Assurance-Chômage : Vers un durcissement inévitable pour favoriser l’emploi
Gabriel Attal précise que le gouvernement publiera un décret le 1er juillet pour assurer que la réforme soit effective dès le 1er décembre. Cette mise à jour des règles d’indemnisation nécessitera une adaptation des systèmes d’information de France Travail, anciennement Pôle Emploi, ce qui prendra du temps.
À partir de décembre, la durée maximale d’indemnisation sera réduite à 15 mois pour les demandeurs d’emploi de moins de 57 ans, sous réserve que le taux de chômage reste en dessous de 9%. De plus, les critères pour bénéficier de l’assurance-chômage seront resserrés : il faudra avoir travaillé au moins 8 mois au cours des derniers 20 mois, contre 6 mois sur les 24 derniers mois comme c’est le cas actuellement.
Annoncée récemment par le ministère du Travail, cette révision vise à introduire un décret de carence avant la perception des allocations chômage, dans le but de stimuler l’emploi et de faciliter le retour rapide à une activité professionnelle pour les chômeurs indemnisés.
Pourquoi cette réforme ?
Cette initiative s’inscrit dans une perspective d’économies substantielles pour le système, alors que les statistiques gouvernementales révèlent un nombre significatif de ruptures conventionnelles et de licenciements dans le secteur privé. En effet, en France métropolitaine, 129 100 ruptures conventionnelles et 230 400 licenciements ont été enregistrés, ce qui inclut 21 300 licenciements pour motif économique et 209 200 pour d’autres raisons.