Pierre CASTOR 26.11.2024 : Pourquoi les avocats portent-ils une robe noire ?

Retour au XIIIe siècle : à cette époque, la justice était… divine. Littéralement. Les premiers avocats étaient des ecclésiastiques qui plaidaient en soutane. Pas étonnant, donc, que leur robe ait gardé un côté religieux avec ce petit rabat blanc devant, qu’on appelle le « bavoir ». Oui, c’est de là que vient le surnom de « baveux » pour désigner les avocats. Sympa, hein ?
Cette robe, c’est du sérieux. Il faut cinq mètres de tissu pour la confectionner. Et elle a deux poches, dont une percée. À l’époque, c’était pour glisser discrètement la rémunération des clients. Aujourd’hui, plus besoin : c’est l’addition qui vous transperce le cœur !
Ah, et les boutons ? Ils étaient 33 au départ, comme l’âge du Christ. Mais aujourd’hui, le nombre dépend… de la taille de l’avocat.
Autrefois, les avocats portaient aussi un manteau et une toque. Le manteau a disparu, remplacé par l’épitoge, cette bande de tissu sur l’épaule. Disparue aussi la toque que portaient les avocats. Enfin pas tout à fait… Comme le carton dans lequel les avocats rangeaient leur toque servait de boite pour transmettre leurs pièces pour une plaidoirie, en souvenir, on appelle aujourd’hui « toque » le casier dédié à chaque avocat au palais de justice pour recevoir son courrier pro.
Depuis 1971, la robe est très réglementée. On la porte uniquement dans les tribunaux, ou à quelques occasions spéciales, comme une manifestation ou l’enterrement d’un confrère. Et aucun signe distinctif n’est autorisé.
Ah, dernière règle : on ne la porte pas nu dessous. Oui, c’est arrivé. À Strasbourg, un avocat a vu sa robe se soulever à cause d’un problème de climatisation. Mauvaise surprise : il n’avait rien en dessous. Résultat ? Trois mois de suspension pour comportement inapproprié. Et oui, la justice est aveugle, mais pas ceux qui la rendent…