STEVIE WONDER – SUPERSTITION
STEVIE WONDER – SUPERSTITION
« Superstition », c’est l’histoire d’un jeune homme qui a conquis sa liberté artistique et qui impose son style.
Depuis quelques années, Stevie Wonder est fasciné par les nouveaux sons produits par les synthétiseurs. Un instrument comme la guitare basse par exemple, il la remplace par un synthé.
Là-dessus, il ajoute le clavinet.
D’habitude ça n’est qu’un instrument d’accompagnement, mais Stevie bouscule les règles en lui donnant le rôle numéro 1, puisque c’est ce son-là qui fait la signature de « Superstition ». Non seulement, il en joue à contre–temps mais en plus il jongle avec les échos.
A partir de là, faisons un point route : avec une usine à gaz comme ça, la bande son pourrait frôler le carambolage.
Mais c’est pas fini ! Stevie Wonder continue d’échafauder le morceau en ajoutant des cuivres, qui relient « Superstition » à l’histoire de la musique noire américaine.
Et cette dinguerie, dont il garde la totale maîtrise devient un assemblage évident.
L’assassinat de Martin Luther King en 68 a floué les espoirs nés de la lutte pour les droits civiques. Les thèmes du ghetto, de la drogue, du chômage qui enferment les afro–américains envahissent les disques, signés Marvin Gaye.
Là au milieu, Stevie Wonder impose sa joie pleine avec Superstition. La chanson moque ceux qui ne prennent pas leur destin en main et préfèrent se laisser gouverner par des superstitions.