VOSGES : La station de ski de la Mauselaine à Gérardmer en grande difficulté économique
La municipalité fait face à plus de trois millions d’euros de déficit…
Depuis trois ans, le maire s’est rendu compte que le déficit se creusait. Et cette augmentation est dû à plusieurs facteurs, comme l’inflation sur l’énergie, le dérèglement climatique qui perturbe la saison d’ouverture de la station et le fait que celle-ci soit plus courte. « Ces trois dernières années, j’ai été obligé de remettre environ un million d’euros par an du budget général de la commune au budget de la station pour équilibrer, » explique Stessy Speissamann-Mozas, le maire de Gérardmer.
Depuis 2008, la station est gérée en régie publique directe par la commune. Cette station pèse aujourd’hui sur le budget communal. Il n’y a pour l’instant aucune gestion privée.
Les millions d’euros engendrés pour combler la dette (de trois millions d’euros) ne sont plus utilisables pour la ville. Des investissements ne sont plus possibles aujourd’hui à Gérardmer : « Je ne peux plus refaire des routes, je ne peux plus réaménager des trottoirs, » se justifie Stessy Speissamann-Mozas.
Vers une diversification des activités ?
À la question de la diversification des activités, le maire explique qu’il ne peut pas le permettre via un investissement de la municipalité. « Aujourd’hui, la commune n’a pas les moyens d’investir des millions pour apporter une autre activité sur le domaine de ski, » affirme le maire de la ville.
La particularité à Gérardmer est que la station est dans la ville. La diversification existe déjà sur le territoire. L’autre souci est de trouver une activité aussi lucrative que le ski. « Trouver une activité qui génère autant d’argent que le ski en si peu de temps, ça n’existe pas. Aujourd’hui, nous n’en avons pas trouvé, » développe-t-il.
L’hiver dernier, en trois semaines, le chiffre d’affaire de la station de ski s’élevait à plus de trois millions d’euros de chiffre d’affaire. Chaque année, environ 200 000 personnes viennent skier à Gérardmer le temps de la saison, de décembre jusqu’à fin mars.
Des limites atteintes
Le modèle original arrive à ses limites. Le budget de fonctionnement de la municipalité se situe entre 25 et 30 millions d’euros (recettes/dépenses).
Après un hiver rude, la mairie souhaite ouvrir un appel d’offres à partir de fin mars – début avril pour chercher des investisseurs privés, qui voudraient reprendre en charge la station. La décision d’ouverture devrait être prise en conseil municipal le 22 mars. L’objectif : trouver un groupe privé qui serait intéressé pour reprendre la gestion de la station de ski.
Le projet de reprise se fera en délégation de service publique. « Ce n’est pas une vente. On ne vend pas le foncier. Tout reste communal. C’est une gestion renforcée par un privé, qui pour un temps donné s’occupe des infrastructures, fait les investissements nécessaire, met d’autres activités en place s’il a envie. Mais les constructions déjà construites et à venir, ainsi que le foncier reste communal, » développe l’élu. Lorsque le contrat se termine, tout revient à la municipalité.
« Il y a une dette sur cette régie de ski. Chaque année, la commune continuera à la payer, » précise-t-il, malgré le projet de reprise.
Une reprise par le privé plus avantageuse
« Je pense qu’il y a beaucoup plus d’avantages que ce soit un privé qui reprenne, que d’inconvénients, » répond le maire. À terme, le prix des forfaits pourrait augmenter, car le potentiel repreneur privé recherchera la rentabilité et l’équilibre au maximum.
Si aucun repreneur privé ne présente un dossier assez solide, la ville regarde déjà par anticipation ce qui serait possible de faire. « Si l’on veut réatteindre le point d’équilibre du budget, toute une partie du domaine devra dans le futur être fermé, purement et simplement, pour avoir un domaine d’une taille plus acceptable, » expose Stessy Speissmann-Mozas. La population sera consultée et une étude de ce projet est en cours.
Si tout se passe comme prévu, la transition entre l’organisme privé et la ville s’effectuera au mois de septembre ou octobre 2024.