Le site du SICOVAD d’Epinal-Razimont fait peau neuve !
La déchèterie restera ouverte le temps des travaux, mais le service sera légèrement dégradé…
De janvier 2024 à novembre 2027 – début 2028, le site d’Epinal-Razimont sera en travaux. Une nouvelle déchèterie nécessaire. Le site accueille 450 visites par jour. C’est le plus fréquenté du territoire, mais il devient totalement obsolète.
Petit rappel
Le Syndicat mixte de Collecte et de Valorisation des Déchets ménagers de la région d’Epinal (SICOVAD), créé en 1972, compte aujourd’hui 160 agents. Par an, le site d’Epinal-Razimont accueille 75 000 visiteurs et 7 574 tonnes de déchets y transitent. Par jour, une trentaine de véhicules y circulent (une vingtaine de camions bennes et une dizaine de camions).
Avec l’ajout de la commune de Rambervillers, c’est maintenant 142 communes où les déchets sont ramassés lors des collectes. 13 déchèteries sont réparties partout sur les territoires d’Epinal, de Rambervillers, du Val d’Ajol et de Bruyères. 47 % des déchets vosgiens sont collectés par le SICOVAD.
Des objectifs multiples
Les objectifs du chantier sont les suivant : une sécurité renforcée pour les usagers, un tri plus poussé des déchets, et une augmentation de la superficie. La déchèterie compte actuellement 8 quais d’accueil pour les particuliers. Après les travaux, il y aura 18 quais d’accueil. Actuellement, les camions et les voitures se croisent. Après les travaux, ce ne sera plus possible.
Après les travaux, la déchèterie sera réhabilitée, moderne et sécurisée.
Une nouveauté sera présente après ces travaux : un drive ! Selon Philippe Claudon, président du SICOVAD, « c’est le premier bâtiment consacré aux déchets en France« . Des bureaux seront présent en partie supérieure. La sortie de la déchèterie se fera en partie inférieure. C’est là que le drive se situera. Les usagers pourront y récupérer des composteurs, du compost, des lombrics, des poulaillers et des sacs jaunes entre autres. En parlant des sacs jaunes, leur distribution va progressivement être arrêtée à partir de cette année.
Un des objectifs est important : le SICOVAD a envie de reconnecter le site à la nature, en la valorisant d’une part et en renaturant le site d’une autre. Des zones humides seront ainsi aménagées et des mares seront créées à proximité. En outre, un parcours pédagogique sera crée sur le pourtour du site pour sensibiliser la population à l’importance du tri et à la réduction des déchets.
4 phases de travaux
Les travaux se feront en site occupé, c’est-à-dire que la déchèterie ne sera pas fermée. Une déchèterie à plat provisoire va se mettre en place, le temps des travaux. Des bennes seront mises le long de la route. Celles-ci deviendront, après les travaux, le parc de stockage des bennes. Les travaux ont un coût total prévisionnel de 12 millions d’euros.
La première phase des travaux a déjà commencé. Elle consiste à terrasser le terrain qui va accueillir le drive. Celui-ci sera construit par la suite.
La deuxième phase consiste à doubler la zone de transfert. La fosse de transit des ordures ménagères est aujourd’hui a saturation. La zone, après travaux, sera doublée. Elle passera de 500 m3 de capacité actuelle à 1 000 m3.
La troisième phase se concentrera sur la déchèterie. Aujourd’hui, elle présente un danger. Les camions et les voitures se croisent, il n’y a pas assez d’espace. L’objectif est aussi d’inclure de nouvelles filières de tri et d’affiner celui-ci. Les bacs de tri seront multipliés. Une zone de réemploi est prévue ainsi qu’une « matériauthèque ».
La quatrième et dernière phase sera consacrée au compostage. Des modulos en bétons seront prévus, afin d’alimenter le drive en compost en vrac ou en sac.
Un chantier qui se doit d’être exemplaire
« Ce chantier se doit d’être exemplaire en terme de réemploi« , affirme Philippe Claudon. Les arbres abattus pour le terrassement (environ 3 hectares de forêt) seront réutilisés pour l’ossature bois des nouveaux bâtiments.
La terre enlevée lors du terrassement sera utilisée pour récréer des zones humides et retaluter la zone de gravas. La terre retirée représente 800 camions.
L’auvent sera lui conservé : « Il pèse plus de 80 tonnes. Il va falloir le déplacer, ce qui n’est pas simple. Il a fallut le faire valider auprès des assurances. Il est absolument inconcevable de faire un bâtiment neuf, alors qu’on peut réutiliser celui-ci« , assure Philippe Claudon.
Des murs construits avec des pneus réutilisé, recyclés sont aussi prévus. Par ailleurs, ce chantier fera l’objet d’une clause d’insertion. Des personnes éloignées de l’emploi ou demandeurs d’emploi seront employées, à hauteur de 5 000 heures d’insertion sur les quatre années de travaux.
Une nouvelle filière prévue
Avec ces travaux, l’objectif affiché du SICOVAD est de faire un tri plus fin des déchets afin de les recycler et de les réemployer, quand c’est possible. C’est encore en projet, mais le syndicat mixte de Collecte et de Valorisation des Déchets ménagers souhaite concasser les gravats pour leur permettre de repartir sur les chantier et de resservir.
Pour l’instant, des tests sont en cours. Les gravats sont concassés et criblés, pour ne garder que les gravats et enlever le plastique, le placo et tous les autres matériaux présents. Le SICOVAD continuera de gérer la collecte mais déléguera le concassage et le criblage. Les gravats n’ont plus vocation a être transformés sur le site d’Epinal-Razimont.
Par an, 8 à 10 000 tonnes de gravats sont collectées par le SICOVAD. Et une tonne leur coûte 20 euros. Une manière de réduire leurs coûts, et surtout de réutiliser des matériaux recyclés.