Procès du « tueur de DRH » : le silence de Gabriel Fortin, au cœur de trois semaines d’audience

Gabriel Fortin est jugé à partir de mardi à Valence pour avoir abattu, une cadre de Pôle emploi dans la Drôme et la DRH d’une entreprise en Ardèche, en janvier 2021…

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Il est également accusé d’avoir tiré sur deux autres responsables des ressources humaines, deux jours auparavant, dans le Haut-Rhin. Surnommé le « tueur de DRH », Gabriel Fortin est jugé à partir du mardi 13 juin à Valence, devant la cour d’assises de la Drôme, pour les assassinats de Patricia Pasquion, 54 ans, cadre dans une agence Pôle emploi, et de deux DRH, Estelle Luce, 39 ans, et Géraldine Caclin, 51 ans, ainsi que pour une tentative d’assassinat sur un autre DRH, Bertrand M.

Depuis son arrestation retentissante au milieu du pont Frédéric-Mistral, entre Drôme et Ardèche, Gabriel Fortin est muré dans le silence. Il n’a pas souhaité répondre aux questions en garde à vue, aux interrogatoires de la juge d’instruction, ni aux experts psychiatres. Ses avocats sont également silencieux, refusant de répondre aux demandes des médias. Son mutisme persiste alors que son procès débute.

Malgré son silence, le procès se déroulera comme prévu jusqu’au 30 juin

La personnalité énigmatique du « tueur de DRH » sera au cœur du procès. Les premiers témoins attendus sont son frère et sa mère. Deux lettres d’adieux, découvertes à son domicile après les assassinats, ont été adressées à sa famille. Gabriel Fortin a choisi de ne pas recevoir de visite de sa famille en prison, vivant « sa détention de façon particulièrement solitaire et isolée ». Son frère le décrit comme un homme « solitaire » et « introverti », partageant également certaines tendances « complotistes paranoïaques » avec leur mère. Gabriel Fortin était amateur de planeur et de tir sportif et possédait légalement deux armes de poing.

Gabriel Fortin s’est présenté devant la cour d’assises de la Drôme, à Valence, aujourd’hui, pour le premier jour de son procès. Vêtu de manière modeste, l’accusé a fait face aux médias et aux parties civiles. L’émotion était palpable dans la salle, notamment du côté des familles des victimes. Fortin a répondu clairement aux questions du président, mais s’est montré évasif.

Les experts psychiatres considèrent également que Gabriel Fortin présente une « personnalité paranoïaque ». Cependant, ils estiment que les actes reprochés ne sont pas liés à un trouble mental mais plutôt à une « vengeance froide et déterminée d’un homme intelligent ». Selon Nicolas Estano, psychologue clinicien, Gabriel Fortin a choisi de faire connaître au monde son vécu d’injustice qu’il ressent profondément à travers ses écrits.