Renforcement du dispositif de sécurité en Meurthe-et-Moselle après les violences urbaines liées au décès de Nahel, à Nanterre
Gendarmes, policiers et pompiers mobilisés face aux violences urbaines..
Suite au décès tragique de Nahel, abattu par un policier à Nanterre ce mardi, un renforcement du dispositif de sécurité a été mis en place en Meurthe-et-Moselle. Les autorités locales ont pris des mesures d’urgence pour faire face aux violences urbaines qui ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi. Les quartiers de Longwy, Mont-Saint-Martin et certaines communes de l’agglomération de Nancy sont particulièrement ciblés.
Les gendarmes, policiers et pompiers de Meurthe-et-Moselle concentrent leurs efforts sur les secteurs touchés par les violences. Les quartiers Est de Vandœuvre-lès-Nancy, Tomblaine et le quartier du Haut du Lièvre sont également concernés. Selon le préfet Arnaud Cochet, ces incidents sont le fait d’individus peu nombreux, déterminés et jeunes. Jusqu’à présent, aucune arrestation n’a été effectuée.
Les dégradations signalées se limitent principalement à des poubelles incendiées et une vingtaine de véhicules vandalisés dans tout le département. De nombreux graffitis en hommage à Nahel ont également été découverts sur les murs. En raison d’un jet de cocktail Molotov sur l’un de ses bâtiments, un poste de police dans le quartier du Haut du Lièvre a été temporairement fermé. Par ailleurs, les locaux préfabriqués de la bibliothèque rue de Bordeaux à Mont-Saint-Martin ont été incendiés, tout comme un cabinet de kinésithérapie, qui a été la cible d’une quinzaine d’individus après une effraction.
Les auteurs de ces actes de violence semblent être principalement des adolescents âgés de 14 à 16 ans, agissant soit en bandes, soit de manière isolée. Le préfet appelle les parents à assumer leur responsabilité individuelle. La nuit à venir et tout le week-end s’annoncent tendus, et les autorités espèrent un retour au calme rapide. Une marche blanche est prévue ce jeudi pour tenter de désamorcer la situation.
Par ailleurs, dans les villes d’Épinal, Saint-Dié et Remiremont, dans les Vosges, des incendies ont également été signalés. Si des doutes subsistent quant à l’origine volontaire des feux de poubelles à Saint-Dié, il ne fait aucun doute que ceux d’Épinal et de Remiremont ont été délibérément provoqués, avec six voitures incendiées et vandalisées.
Saint-Dié-des-Vosges sera barricadée ce soir … avec un important dispositif de sécurité mis en place.
Les pompiers ont été mobilisés pour éteindre des feux de poubelles et de pneus dans le quartier spinalien du Plateau de la Justice, ainsi qu’à Saint-Dié-des-Vosges, dans le quartier Saint-Roch. Les dégâts sont restés limités dans ces deux zones.
Le policier mis en examen et placé en détention provisoire après la mort de Nahel à Nanterre
Le fonctionnaire de police de 38 ans impliqué dans la mort de Nahel a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, a annoncé le parquet. Suite à cette décision, une information judiciaire a été ouverte. Lors d’une conférence de presse, le procureur de la République de Nanterre a déclaré que, selon les investigations en cours, les conditions légales d’usage de l’arme n’étaient pas réunies.
Par ailleurs, une marche blanche en hommage à Nahel a rassemblé cet après-midi, environ 6 200 participants. Le cortège, parti de la cité Pablo-Picasso, a crié des slogans tels que « justice pour Nahel » et « plus jamais ça » en se dirigeant vers la préfecture, près du lieu où le jeune conducteur a perdu la vie lors d’un contrôle routier. Des tensions ont éclaté en marge de la manifestation, entraînant l’utilisation de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre pour disperser les manifestants.
Dans un autre développement, la RATP a annoncé que les bus et les trams d’Île-de-France ne circuleront pas après 21 heures ce soir, sur demande de la préfecture de police et de la présidente de la région, Valérie Pécresse. Cependant, les réseaux de métro et de RER devraient fonctionner normalement.
En matière de sécurité, environ 40 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés, dont 5 000 à Paris et dans la petite couronne pour la soirée de jeudi, selon Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. La veille, 9 000 policiers et gendarmes avaient été déployés. « Rien ne justifie les violences qui se sont produites cette nuit, que ce soit ici, à Garges-lès-Gonesse, ou dans d’autres villes », a déclaré Elisabeth Borne, ministre du Travail, lors d’une visite dans cette commune du Val-d’Oise, où la mairie a été incendiée.