« Ce qu’il faut retenir » de la réforme du lycée professionnel annoncée ce midi par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, a annoncé une réforme du lycée professionnel avec pour objectif de faire de cette filière « une voie d’excellence » et « une cause nationale »…
Il a détaillé cette réforme aujourd’hui, lors d’un déplacement au lycée technologique et professionnel Bernard-Palissy de Saintes (Charente-Maritime). Cette réforme a trois axes : la lutte contre le décrochage scolaire, une meilleure insertion professionnelle et la revalorisation de « l’engagement » des enseignants de ces lycées.
Le lycée professionnel en France cumule trop de difficultés, selon Emmanuel Macron. C’est pourquoi il a annoncé une réforme ambitieuse pour améliorer l’attractivité de ces filières, les rendre « une voie d’excellence » et « une cause nationale ». Voici les principales annonces du chef de l’Etat au sujet de cette réforme :
- Des moyens pour « la découverte des métiers »: Emmanuel Macron souhaite « faire du lycée professionnel une voie par choix » pour mieux lutter contre le décrochage scolaire. Pour cela, à partir de la rentrée prochaine, tous les collégiens, dès la classe de 5e, auront « un temps dédié à la découverte des métiers ». Des enseignants de lycées professionnels interviendront en collège pour présenter ces professions. Le président prône également « un travail de transparence » pour que les familles connaissent mieux les débouchés de chaque filière professionnelle. « Nous afficherons les taux d’insertion et de poursuites d’études par filière et par établissement », à partir du printemps prochain, a-t-il déclaré.
- Un enseignement : « plus adapté aux besoins des élèves » Avec cette réforme, Emmanuel Macron entend développer les moyens « pour aider les élèves en difficulté » dans les voies professionnelles. Cela impliquera des travaux davantage menés en plus petit groupe (et un soutien pour cet objectif dès la rentrée), « plus d’accompagnement personnalisé et un enseignement plus adapté aux besoins des élèves ». Autre proposition : un dispositif permettant, dès la rentrée, des collaborations entre enseignants, missions locales et écoles de la deuxième chance pour « éviter la déscolarisation ».
- La carte des formations revisitée : Dans un objectif de « 100% d’insertion professionnelle », « on doit adapter beaucoup plus la carte des formations en fonction des besoins », a souligné le président de la République. Il propose ainsi de faire évoluer les cartes des formations professionnelles « au niveau de chaque territoire », d’en fermer certaines et d’en ouvrir d’autres, selon la réalité économique de la région. Pour les métiers en tension, par exemple, « il est intelligent de rouvrir des formations » ou d’en développer d’autres pour des secteurs en devenir tels que le numérique ou la transition énergétique. Emmanuel Macron vise à faire évoluer ces cartes de formation professionnelle, d’ici à la fin de l’année.
- Les lycéens stagiaires bientôt rémunérés : Afin d’augmenter l’attractivité de ces filières techniques, Emmanuel Macron a notamment annoncé une rémunération des lycéens stagiaires dès la rentrée prochaine. Cette gratification, prise en charge par l’Etat, sera de l’ordre de 50 euros par semaine de stage en seconde et en première année de CAP, puis de 75 euros en classe de première et en deuxième année de CAP. En terminale, les lycéens auront plus de « souplesse » en fonction de leurs projets. La durée des stages sera augmentée de 50% pour les élèves souhaitant directement chercher du travail après leur cursus. En terminale, cette rémunération s’élèvera à 100 euros par semaine.
Selon Emmanuel Macron, cette réforme aspire à « faire du lycée professionnel une voie par choix » pour mieux lutter contre le décrochage scolaire. Environ un tiers des lycéens étudient chaque année en voie professionnelle en France, environ 30% de ces jeunes décrochent au cours de leur parcours et moins de 40% des diplômés parviennent à trouver un emploi après six mois. Pour répondre à ces difficultés, Emmanuel Macron a proposé cette réforme qui vise à donner aux filières professionnelles une meilleure image et à les rendre plus attractives.
Et dans la région …
Cette réforme ne passe pas pour Lorène Toussaint, la Secrétaire Départementale du syndicat SNUEP-FSU 54, dans l’académie de Nancy-Metz :