Des airbags Citroën défectueux : 250 000 véhicules rappelés

Deux avocats entament une action judicaire collective. Pour l’instant, ils représentent une centaine de personnes concernées par ces airbags défectueux…

Airbags - Logo Opel, Peugeot, Citroën, Fiat
harry_nl - Flickr • Image d’illustration – Logo Opel, Peugeot, Citroën, Fiat (de haut en bas)

Une action judicaire collective contre Stellantis-Citroën au sujet des airbags Takata défectueux : c’est ce qu’entreprennent les avocats David Guyon et Nancy Risacher.

L’objectif : défendre les propriétaires des véhicules concernés qui ne peuvent plus l’utiliser ou qui ont été victimes face à l’inertie du constructeur.

Depuis le mois de mai 2024, Citroën rappelle plus de 200 000 véhicules en France à cause d’un système airbag Takata défectueux.

Maitre David Guyon, avocat au barreau de Montpellier et Maitre Nancy Risacher, avocate au barreau d’Épinal nous en disent plus sur cette affaire.

Maitre David Guyon – Avocat au barreau de Montpellier

Pourquoi débuter une action judiciaire collective ?

« L’action judiciaire collective concernant Citroën s’est faite un peu par hasard« , débute Maitre David Guyon. En effet, sa clientèle se situe partout en France. C’est en échangeant avec celle-ci que l’avocat au barreau de Montpellier s’est aperçu qu’ils ont été plusieurs à évoquer ces airbags fabriqués par Takata, et qu’ils avaient rencontrés des problèmes avec Citroën, une des entreprises qui a mis ces protections dans les véhicules, qui se déclenchent en cas d’accident.

« C’est cette multitude de client, qui ne connaissent pas, et qui viennent de régions différentes, qui m’a conduit à m’intéresser au sujet des airbags Takata« , complète l’avocat.

Lorsque David Guyon commence à mettre son nez dedans, il s’aperçoit que c’est « un scandale industriel sans ampleur » qui dure depuis plusieurs décennies.

Pourtant, depuis 2008, la défectuosité des airbags Takata commence à être connue. En 2024, la situation a changé, car un reportage sur TF1 évoquant les victimes des airbags de cette marque a été publié. « Par victimes, je parle de personnes qui sont décédées, mais également de personnes qui ont été défigurées« , précise l’avocat David Guyon.

Ce reportage a déclenché chez Citroën une réponse : la campagne de rappel des véhicules concernés, conduisant à l’immobilisation immédiate de toutes les voitures C3 et DS 3 construites entre 2009 et 2019.

Les voitures de marque Citroën DS 4 et DS 5 sont également concernées par la campagne de rappel, mais leur immobilisation n’est pas demandée.

Quels dangers représentent ces airbags ?

La défectuosité des airbags Takata conduit à ce que le gaz va déclencher de manière spontanée ou beaucoup plus puissante l’airbag. Cette puissance va arracher des petites pièces de métal et les propulser à plus de 300 km/h en direction du visage des conducteurs.

« Il y a énormément de risques de brulure, de blessure« , complète Maitre Nancy Risacher.

Les objectifs de cette action judiciaire collective

Il y en a quatre.

La première est d’accélérer le changement des airbags défectueux. « C’est ce que j’explique toujours à mes clients : ce n’est pas la procédure judiciaire en soi qui va accélérer le changement« , complète Maitre David Guyon.

En effet, au moment où le juge va se prononcer, la plupart des airbags Takata seront changé. « En revanche, lorsque Citroën (Stellantis) va recevoir l’assignation, il y a une gestion de crise qui va se mettre en place. Les noms des personnes présentes sur ces assignations [NDLR : les victimes] vont remonter au-dessus de la pile« , explique l’avocat du barreau montpelliérain. Stellantis proposera donc en priorité à celles-ci le changement d’airbags en vue de limiter le plus possible le montant de l’indemnisation que les victimes sont en droit de réclamer.

Le deuxième objectif est l’indemnisation des personnes touchées de près ou de loin par cette problématique.

Le troisième intérêt est de mutualiser les frais de la procédure.

Et le quatrième intérêt est d’entamer un bras de fer avec Stellantis, afin de rétablir un équilibre. « La procédure judicaire c’est également de la négociation. Si c’est un conducteur seul face à Citroën, il n’a aucune chance. En revanche si c’est un avocat qui représente 200 à 300 personnes, naturellement le rapport de force sera plus équilibré« , complète David Guyon.

Aucune réponse de Citroën

Pour l’instant, l’entreprise a envoyé un premier courrier dans lequel il est demandé aux conducteurs concernés de cesser d’utiliser leurs véhicules.

« Mais il n’est pas proposé derrière les solutions qui sont normalement prévues par la loi. À savoir le changement de l’airbag défectueux le plus rapidement possible. À défaut la mise à disposition d’un véhicule« , explique l’avocat.

Une situation qu’il comprend, au vue du nombre de véhicules concernés (250 000). « Ils n’ont pas la capacité industrielle de changer tous les airbags en même temps et de proposer un véhicule de courtoisie à tous ses clients concernés« , complète David Guyon.

La campagne d’immobilisation des véhicules a été tout de même lancée, dans la hâte, malgré ce manque de moyens, afin que Citroën se protège.

« Toute personne qui utilise aujourd’hui un véhicule concerné par la vague de rappel commet une faute et exonère de toute responsabilité Stellantis. L’idée n’était pas d’aider les conducteurs en les informant de ce scandale qui existe depuis dix ans. L’idée était d’éviter les procédures pénales qui peuvent leur tomber dessus. C’est tout« , termine l’avocat du barreau de Montpellier.

Les véhicules concernés par les airbags Takata défectueux

Concernant la campagne en cours sur les airbags, seuls les véhicules suivants sont concernés :

  • Citroën C3 phase 2 (de 2009 à 2017)
  • Citroën DS 3 (de 2009 à 2017)

Les propriétaires de ces véhicules ont été prévenus par voie postale

Les véhicules suivants ne sont pas concernés :

  • Citroën C3 Picasso
  • Citroën C3 phase 1
  • Citroën C3 phase 3
  • Citroën C3 Pluriel

Pour savoir si votre véhicule est concerné : Rendez-vous sur ce lien.

D’autres marques sont également concernés par cette vague de rappel. Les airbags Takata sont présents dans de multiples véhicules. Maitre Nancy Risacher et Maitre David Guyon vont également entamer des démarches judiciaires collectives contre ces marques automobiles.

Que faire si vous êtes concernés dans le Grand Est ?

Depuis le mois d’août 2024, le secteur d’Épinal est concerné par cette procédure de rappel et d’immobilisation des véhicules ayant en leur sein des airbags Takata.

Si vous habitez le Grand Est, que votre véhicule est concerné par la campagne de rappel de Citroën, que vous ne pouvez plus l’utiliser et que vous souhaitez être indemnisé contactez l’avocate spinalienne Nancy Risacher.

Contact Maitre Nancy Risacher – avocate au barreau d’Épinal : 03.29.39.27.84 – Son site

Les prochaines étapes

Il y a plusieurs étapes à venir. Tout d’abord, la délivrance des assignations et la mise en demeure à destination de Stellantis qui vont partir au fur et à mesure.

Et puis il va y avoir une procédure judiciaire devant le tribunal judiciaire. « On peut saisir le tribunal de notre choix en France. Ce sera celui de Montpellier, car il s’avère que j’ai un peu plus de clients là-bas. Mais ça aurait pu être Paris, Épinal, n’importe où. Ca ne change rien, il faut juste qu’il y ait un de nos clients qui soit présent dans ce département pour pouvoir saisir ce tribunal« , décrit Maitre David Guyon, du barreau de Montpellier.

La procédure judiciaire devrait durer une année.