Syracus, le robot cueilleur de mirabelles

Une véritable aide pour les producteurs, qui récolte les mirabelles… Et des données.

Alérion

Les mirabelles de Lorraine sont en train d’être cueillies dans les vergers de la coopérative Végafruits… Avec l’aide d’un compagnon d’un nouveau genre ! Syracus, c’est son petit nom, est un robot qui est actuellement testé, en version prototype. Il est le fruit (sans jeu de mot) d’une collaboration entre Alérion, un bureau d’études spécialisé en robotique autonome à Nancy, et Végafruits, Coopérative agricole basée à Saint-Nicolas-de-Port (54).

Ce robot, Syracus, « On le surnomme Wall-E ! » nous glisse dans un sourire, Arnaud Colin, le directeur général Végafruits. Il est doté de chenilles, comme un petit tank, avec un bras qui se déplie. Et surtout, il est bardé de capteurs et caméras. Car son rôle, c’est d’imiter la cueillette manuelle en préservant la qualité du produit… Sans remplacer le cueilleur, mais en complétant bien les moyens de récolte dont on dispose aujourd’hui. Il peut aller dans des zones inaccessibles à l’Homme et à des moments où personne ne travaille.

Arnaud Colin, directeur général de Végafruits

La robotique au service de la qualité

Le robot distille des informations primordiales comme la force d’arrachement, qui permet de déterminer si le fruit est assez mûr ou s’il peut rester sur l’arbre. Pour Arnaud Colin, la robotique est une projection dans l’avenir des producteurs, qui ont déjà beaucoup investi en aval pour que dans les stations de conditionnement et transformations, les machines soient performantes pour trier et récolter des données. Désormais, il pense qu’un investissement en amont est nécessaire.

Aujourd’hui, un seul robot, ce prototype, est en test. L’un des objectifs, dans un temps plus long, est de le démocratiser un peu partout. D’ici quelques années, Arnaud Colin espère bien que de nombreux petits Wall-E/Syracus peupleront les vergers.

Des données que l’œil humain ne peut saisir

L’agriculture et ses techniques sont en évolution constante car il existe de nombreux enjeux climatiques. Pour le directeur de Végafruits, il est important que les techniques évoluent, tout en faisant en sorte que la technique reste au service du naturel. Une agriculture traditionnelle, avec des produits qui répondent à des exigences de qualité, tout en utilisant l’innovation et la robotique pour moins subir les choses… C’est la clé, pour Arnaud Colin, qui souhaite continuer à aider les producteurs tout en anticipant ce que l’œil humain n’est pas capable de voir.

Les premiers tests ont démarré cette semaine, la récolte des mirabelles ayant un peu d’avance. La région produit 15.000 tonnes de mirabelles par an, soit 80% de la production mondiale.