Pierre CASTOR 01.04.2025 : Pourquoi le poisson est-il indissociable du 1er avril ?

Pierre Castor

Pierre CASTOR 01.04.2025 : Pourquoi le poisson est-il indissociable du 1er avril ?
Le 1er avril… Cette journée redoutée des distraits, redoutable pour les crédules… Oui, ce moment magique où l’on se retrouve avec un poisson en papier scotché dans le dos ou à croire que la Tour Eiffel va être démontée pour nettoyage. Mais d’où vient cette tradition aquatique et farceuse ?
Remontons le temps ! Nous sommes en 1564. Charles IX, roi de France, a une idée de génie : il décide de remettre de l’ordre dans le calendrier. À l’époque, c’est un vrai bazar : certains fêtent le Nouvel An le 25 mars, d’autres à Pâques… Bref, tout le monde fait sa sauce, mais sans recette commune. Résultat : c’est la cacophonie des “bonne année !”.
Alors hop, Charles IX impose que la nouvelle année commence le 1er janvier. “Ça suffit les vœux qui tombent en pleine chasse aux œufs !” décrète-t-il, en bon réformateur. Problème : les Français, déjà champions du monde de la résistance au changement, traînent la savate. Beaucoup continuent à célébrer le Nouvel An… le 1er avril.
Et c’est là que naît la blague. Pour se moquer des réfractaires au nouveau calendrier, on leur fait des blagues, on leur offre de faux cadeaux… et même de faux poissons ! Pourquoi des poissons ? Parce qu’on est en plein Carême ! Et pendant le Carême, on dit adieu à la viande, bonjour aux filets de cabillaud. Le poisson est alors le seul met autorisé. Alors, plutôt que de ramener du saumon fumé, on offre… un poisson en papier ! Moins coûteux, plus léger à digérer, et parfait pour piéger son voisin.
Et attention, ça ne s’arrête pas là ! Au Moyen Âge, un “poisson d’avril” n’était pas une farce, mais un messager d’amour. Oui oui ! C’était le jeune apprenti chargé de porter des lettres enflammées entre deux tourtereaux. D’où l’expression plus tardive de… “maquereau” ! Eh oui, même dans les océans de la langue française, tout est lié.
Alors, si aujourd’hui vous entendez une info improbable ou que votre enfant rentre avec une daurade en papier dans le dos, ne vous étonnez pas. C’est une tradition vieille de 500 ans, née d’un roi organisé, de Français indisciplinés et… d’un bon coup de blague.